Comment as-tu passé le cap pour devenir un skate artiste?
J’ai commencé à peindre vers 26/27 ans. Quand j’y pense je me dis qu’est-ce que je donnerais pas pour avoir commencé avant, genre à 10 ans. En fait, il y avait ce truc en moi qui dormait, comme un bête en sommeil, j’aimais l’art car ma mère peignait depuis toujours. Je regardais ce qu’elle faisait j’étais admiratif sans pour autant avoir besoin de faire la même chose. Le plus drôle c’est que mon frère avait des aptitudes, il dessinait tout le temps et ma mère l’a même inscrit aux Beaux-Arts. Au final c’est moi qui suis dans l’art et mon frère s’est spécialisé dans les parfums.
Quels étaient tes inspirations, au départ?
J’ai toujours adoré les monstres, ces créatures qui me rappellent l’enfance. Je me souviens que mon père regardait le film Freddy les griffes de la nuit, et mon frère et moi étions cachés derrière le canapé. On avait trop peur mais pourtant ça nous excitait, on aimait les interdits. Comme j’aimais les monstres, j’ai tout de suite aimé le style de Maurice Sendak (Where The Wild Things Are) ou encore Dr Seuss. Puis avec le skate je suis fasciné par le monde de Michael Sieben (@sieben_up), sans parler de Keith Haring, que j’adore.
Quelques artistes venus du skate pur et dur ont percé dans le monde de l’art contemporain – peux-tu parler des plus fameux?
Je suis super attentif sur les travaux des autres artistes, c’est très important de regarder autre chose que sa feuille blanche. Celui qui m’impressionne aujourd’hui c’est vraiment Henry Jones (@henry_jones), il est super jeune et cartonne tout. Le jour où j’ai croisé son art j’ai su qu’il allait se passer quelque chose, maintenant il est demandé partout, tout en gardant la tête froide.
As tu des influences hors skate qui ont pesé sur la forme d’art que tu exerces aujourd’hui?
Je suis complètement médusé par la vision de Zio Ziegler (@zioziegler) ou encore la folie de Joan Cornellà (@sirjoancornella). Il y a aussi Andy Rementer (@andyrementer) qui me fait penser à Fernand Léger que j’apprécie particulièrement. Mais sinon, je trouve l’inspiration partout, j’essaie de ne pas me cantonner à Instagram, alors je vais dehors et je voyage beaucoup. J’ai besoin d’air frais, la nature est d’ailleurs une grande source d’inspiration, ça m’apaise.
Extrait d’une entrevue avec i-D/VICE par Seb Carayol